Nuits d’amour éphémère | Paloma Pedredo

MISE EN SCÈNE : VALÉRIE ANTONIJEVICH


SYNOPSIS

Nuits d’amour éphémère regroupe trois pièces en un acte : Seuls cette nuit , Le partage de la nuit , Au clair de la nuit.

La nuit est tombée sur Madrid, c’est une nuit chaude et étouffante. Le temps semble suspendu. Trois femmes attendent.  Carmen, une jeune femme élégante et distinguée, attend avec inquiétude la dernière rame de métro qui ne vient pas. Sabina, jeune comédienne pétrifiée de doutes, attend désespérément le coup de fil d’un amant absent. Rosi, femme sans âge, s’est réfugiée dans un petit jardin public et attend un avocat. Si la nuit pouvait les entendre, toutes crieraient leur solitude, leurs frustrations, leur manque d’amour, leurs désillusions. Comment ont-elles pu se laisser enterrer vives dans un quotidien morne et sans passion ?

Dans cette attente vont surgir trois hommes, comme tombés du ciel de la nuit madrilène, lourde et étoilée. C’est un autre masculin qui se dévoile, à des années lumières de celui qu’elles connaissent, des hommes qui souffrent aussi de la tyrannie de la virilité. A travers ces rencontres, chacun va chercher une sortie à une existence aliénante et invalidante, sanctionnée par une histoire commune de domination.

ADAPTATION SCÉNIQUE

Paloma Pedrero écrit Nuits d’amour éphémère en 1990. Les années 80 sont le théâtre de  la montée de l’individualisme ; les repères traditionnels tombent, les utopies politiques aussi, c’est désormais la toute puissante société de marché qui prend le pas. Les années 80 ouvrent la voie de l’obsession de la réussite sociale notamment économique, les rapports humains s’établissent sur la compétition avec ses gagnants et ses perdants, l’épanouissement passe par une consommation à outrance, par une course folle à l’étalage du paraître.

L’être se vide, la consommation promet de le remplir.

Le plateau est vide et nu. Un banc, lieu de solitude, lieu de rencontre. Tout l’espace est laissé ouvert, tendu vers la rencontre des solitudes, des corps, seuls au milieu de la nuit. 

L’écriture de Paloma Pedrero ne laisse apparaître que la partie haute de l’iceberg. Le “trop” de paroles des personnages masque ce qu’ils n’osent exprimer. La vivacité de son écriture lui permet d’emporter ses personnages dans des dérapages incontrôlés ; “ça” leur échappe. “Ça” parle vite. “Ça” déborde des bouches, des cœurs. “Ça” pète à la figure, comme toutes les bombes à retardement. Elle joue avec “ce qu’on veut bien dire” et elle laisse aux acteurs l’espace nécessaire pour manifester autrement ce qui ne peut être avoué.

Et c’est la musique qui dénoue les corps tendus, inhibés, désincarnés à travers la pulsion primitive du corps, la transe de l’élan vital, l’ivresse de l’instinct qui emporte l’âme, enfin libérée de son carcan, au gré de l’aventure. La danse, très présente dans le spectacle, donne la possibilité aux personnages de s’exprimer lorsque les mots ne suffisent plus, quand ils ne savent plus comment dire ou quand leur conscience les censure.

DISTRIBUTION

Mise en scène | Valérie Antonijevich
Avec | Yves Buchin, Patrick D’assumçao, Laurence Guatarbes, Didier Mérigou, Françoise Sage, Élodie Sörensen
Scénographie | Valérie Antonijevich
Images | Cédric Prévost
Création lumières | Guillaume Giraudo
Costumes | Raphaële Sinaï

SOUTIENS

Production : L’Échauguette
Co-production : DAC Vanves
Soutiens : Théâtre de Vanves


CONTACT


DATES PASSÉES

2008

Espace Georges Simenon | Rosny sous Bois
Théâtre de Vanves | Vanves